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Solidarité
avec les Egyptiens victimes de l'Intégrisme
Au
Caire, le vendredi 11 mai 2001, 60 personnes ont été arrêtées
alors qu'elles fêtaient sur un bateau au bord du Nil l'union de deux
amis gays. Bien que l'homosexualité ne soit pas explicitement condamnée
par la loi égyptienne, 52 de ces personnes, soupçonnées
d'homosexualité, furent jugées devant un tribunal d'exception.
Lequel applique depuis quelques années la Charia avec une sévérité
toute particulière sous pression de militants islamistes. Inculpés,
d'après le Parquet, pour "violation des enseignements de la religion
et propagation d'idées dépravées et d'immoralité
sexuelle", 23 de ces 52 personnes ont été condamnées
le 14 novembre à des peines de prison avec travaux forcés.
La "brigade de mœurs" continue les arrestations. Dans la banlieue du Caire
quatre hommes ont été détenus pour "pratique habituelle
de la débauche", ils seront jugés fin décembre.
L'arrestation,
la torture et la condamnation des homosexuels et leurs amis ont été
permises par le gouvernement de monsieur Moubarak (interlocuteur privilégié
des gouvernements occidentaux) et célébrée par une
presse sensationnaliste, particulièrement homophobe, qui a joué
le sinistre jeu de présenter les victimes comme des "satanistes",
"propagandistes des idées occidentales" et "défenseurs du
judaïsme"... Dénoncée par l'ensemble des associations
internationales, cette barbarie n'a pas ému outre mesure l'Organisation
égyptienne de droits de l'homme dont le secrétaire général
a déclaré : "je ne considère pas la défense
des droits des homosexuels comme un devoir de notre organisation". Les
pouvoirs publics égyptiens expliquent sans scrupule que de tels
agissements constituent un exercice obligé pour contrer l'influence
des sectes radicales islamistes qui semblent gagner progressivement la
sympathie de la société égyptienne. Pour vaincre l'intégrisme
il faudrait suivre ses préceptes !
Les
homosexuels et leurs amis ne sont pas les seuls à payer le prix
des "concessions" faites aux islamistes par le gouvernement égyptien.
Les féministes, les intellectuels, ainsi que les minorités
religieuses, subissent la même répression, l'humiliation et
la vexation de la part d'un régime qui se comporte à leur
égard comme des Talibans. L'écrivain Nawal El Saadawi fut
par exemple accusée d'apostasie (avoir renié la foi) pour
avoir manifesté son hostilité au port du voile avec l'accord
du procureur général du Caire. Pour les mêmes raisons,
l'écrivain Farag Foda fut assassiné en 1992 et le prix Nobel
de littérature Naguib Mahfouz poignardé en 1994. La défense
des minorités coptes, la déclaration d'athéisme ou
la demande de normalisation des relations politiques avec Israël coûtent,
dans le meilleur des cas, l'exil, dans le pire, la mort.
Nous
ne pouvons plus rester indifférents au sort de ces Égyptiens
et de ces Égyptiennes, victimes des calculs politiques d'un gouvernement
prêt à se transformer en bras armé au service de l'ignorance
et du fanatisme.
Nous,
défenseurs des libertés individuelles, opposants au fanatisme
et à l'intégrisme liberticide, demandons aux autorités
égyptiennes la libération immédiate des 23 personnes
condamnées par un tribunal intégriste.
Nous
demandons également à la société civile et
aux citoyens de tous les pays de se mobiliser contre les autorités
égyptiennes en leur faisant connaître leur colère et
en boycottant le tourisme dans ce pays.
Nous
demandons enfin aux autorités françaises l'octroi de l'asile
politique à tous les homosexuels, hommes ou femmes, risquant leur
intégrité physique dans leur pays d'origine.
Ce
manifeste est une initiative de : Aides, Sida Info Service, ProChoix, ...
Pour y participer,
envoyez votre signature
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Pour
faire connaître votre colère au gouvernement Egyptien, écrivez-leur
en français ou en anglais à : feedback@sis.gov.eg
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